Par Jean Marc Merriaux | 14 juin 2010

De l’importance des métadonnées

Ca fait bien longtemps que je n’ai pas écrit sur mon blog, trop happé par un quotidien, avec des nouveaux projets, entre autre la création d’une nouvelle plateforme cinéma pour les lycéens (ciné lycée, j’aurai l’occasion de revenir prochainement sur ce dispositif). Je vais essayer à nouveau de faire le point sur quelques réflexions du moment.

Au cours de ces dernières semaines, j’ai participé à une journée Orange pour cerner l’importance des métadonnées dans le lien création de contenu et diffusion.

La différentiation des contenus va-t-elle passée par les métadonnées ? Les métadonnées vont elle devenir un objet éditorial pour leur permettre de jouer un rôle dans l’identification des contenus ? C’est une question que tous diffuseurs de contenus et particulièrement de contenus audiovisuels devraient se poser. Chez les diffuseurs audiovisuels traditionnels, les métadonnées ont toujours joué un rôle important. Lorsque on travaille au sein d’une antenne de télévision (ce qui a été mon cas pendant 5 ans), on sait l’importance de ces métadonnées associées à chacun des contenus. Elles sont transmises chaque semaine au SPMI (syndicat de la presse magazine et d’information) pour permettre une reprise dans les magazines d’information tv, c’est leur rôle premier. Le magazine tv a constitué pendant longtemps le seul média efficace pour faire connaître ces programmes.

Mais on peut aussi s’interroger sur la structure de ces métadonnées. Nous avions à l’époque où je travaillais au sein d’une antenne, imaginer la possibilité d’associer plusieurs résumés à un même programme. Cette particularité nous permettait de pouvoir offrir des informations sur le programme en fonction de la cible à laquelle il pouvait être adressée.

C’est un chantier absolument passionnant de donner aux métadonnées un rôle éditorial. Réfléchir à la rédaction des métadonnées en fonction de la cible, n’est ce pas une formidable opportunité dans un univers web multidimensionnel ? Et peut être une réponse au duplicate content !

Sur la rédaction de ces métadonnées pour les programmes audiovisuels, ce sont certainement les programmateurs de télévision qui sont le plus à même de pouvoir apporter un regard objectif par rapport aux programmes.

On retrouve bien dans ces interrogations l’importance pour un média de bien distinguer le rôle entre ceux qui sont au cœur de la conception des contenus et ceux qui ont pour rôle de les proposer à un lectorat, à un public. Aujourd’hui, tous les médias traditionnels sont organisés avec cette distinction qui permet de maintenir une différentiation pour garantir une bonne adéquation entre public et contenus. C’est bien là un enjeu organisationnel bien connu au sein des chaines de télévision, la nécessaire distinction entre programme et programmation. C’est un type d’organisation que l’on retrouve peu sur le web, le producteur et le diffuseur peuvent être la même personne, mais c’est bien là un enjeu pour permettre aux contenus de rencontrer leurs publics et aussi pour garantir une diversité des lignes éditoriales. Pour offrir une plus grande originalité, une plus grande diversité, ne doit on pas intégrer les règles organisationnelles des médias traditionnels sur les nouvelles plateformes de diffusion ? Il me semble que c’est une démarche à intégrer où les métadonnées auront un rôle important à jouer.

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Par Jean Marc Merriaux | 8 février 2010

BAKAFORUM

logo bakaforumLe BAKAFORUM, rencontre des télévisions éducatives et sociétés, un moment privilégié pour échanger, partager autours des programmes audiovisuels, des nouvelles plateformes. Deux approches pour vivre cette rencontre, les screening de programmes ou les tables rondes, espaces thématiques sur une journée autour de questions qui sont au cœur des problématiques des acteurs de l’audiovisuel éducatif ou des télévisions sociétales. Cette année, deux journées, une, le samedi 30 janvier, sur l’éducation aux médias (Medias Litteracy) et les plate-formes de contenus audiovisuels éducatifs. La seconde, le dimanche 31 janvier, où le cross media a constitué le fil conducteur de cette journée. Tous les acteurs audiovisuels internationaux (NHK, BBC, PBS, TV Futura, ONF canadien, TV nordiques …) étaient présents à Karlsruhe (Allemagne, la rencontre se partage entre Basel et Karlsruhe). La richesse des interventions a permis d’assister à des présentations qui répondent de manières complémentaires aux problématiques soulevées. Ca faisait bien longtemps que je n’avais pas assisté à un panorama aussi complet sur des initiatives aussi pertinentes pour répondre aux bouleversements liés à l’émergence du numérique pour des médias traditionnels. Les réponses apportées sont souvent en lien avec le positionnement et les spécificités des acteurs présents. Un constat, que nous connaissons bien, les acteurs traditionnels ont du mal à adapter leur stratégie aux nouveaux usages créer par le numérique. Les contenus présentés sont souvent des réponses pertinentes mais aussi marginales. Comment ces initiatives peuvent elles s’intégrer dans la stratégie globale à mettre en place par ces acteurs qui sont souvent des acteurs de premiers plans dans le paysage audiovisuel international ? Pour les contenus éducatifs, la NHK a présenté une série de programmes scientifiques coproduit avec Aljazira Children Channel. Les plateformes éducatives ont été aussi à l’honneur, ce qui a permis de pouvoir présenter la plate-forme Edutubeplus (présentée dans un billet précédent) dont lesite.tv est un des acteurs de ce consortium. Après cette présentation, de très bons retours encourageants sur la pertinence de la plateforme Edutubeplus.
J’ai eu l’occasion pour ma part de faire une première présentation, pour expliquer le positionnement du département éducation de France Télévisions. Cette présentation a cherché à expliquer que la stratégie éducative s’est appuyée sur l’expertise de France 5 et à montrer l’évolution des contenus éducatifs depuis la création de la chaine, ainsi que le lien entre les différentes offres proposées. J’ai aussi cherché à préciser que le département éducation travaillait sur l’éditorialisation de contenus existants pour renforcer l’utilisation de l’audiovisuel en classe en ce qui concerne lesite.tv. Pour curiosphere.tv, il s’agissait de montrer que cette offre accessible à tous, permettait de donner une image rafraichissante de l’éducation. C’est pourquoi, j’ai voulu insister sur l’éducation comme espace d’innovation. Vous trouverez ci dessous les éléments de cette présentation (en anglais).

Pour la deuxième présentation du dimanche autour du cross média, j’ai axé mon intervention sur l’innovation dans les écritures et dans les dispositifs interactifs autour des contenus éducatifs en insistant sur la nécessité de comprendre les nouveaux usages et permettre d’adapter ainsi ces nouvelles écritures à des démarches itératives. Mon propos consistait aussi à expliquer que l’éducation était sûrement le meilleur espace pour innover autour de nouvelles pratiques interactives. Il s’agissait de montrer l’importance de l’audiovisuel dans la construction de nouvelles histoires multi support. J’ai présenté le web documentaire sur l’obésité (billet précédent), et le serious game 2025, qui sera lancé sur curiosphere.tv le 9 février prochain.

Je participe maintenant depuis trois ans aux rencontres du Bakaforum, j’ai particulièrement apprécié l’édition de cette année pour la pertinence des thèmes choisis, immigration, intégration, les tables rondes sur les questions numériques qui modifient quotidiennement notre capacité à pouvoir renouveler les genres télévisuels.
Encore un grand bravo à toute l’équipe du Bakaforum pour la qualité des échanges et pour avoir réuni l’ensemble des acteurs internationaux pour échanger sur les bonnes pratiques.

Par Jean Marc Merriaux | 24 janvier 2010

Le BETT

bett jpeg

Je souhaite vous raconter une histoire, une belle histoire, celle du BETT, le marché londonien de la ressource numérique éducative.

Est-ce vraiment possible de raconter une belle histoire en parlant d’éducation et de numérique !

La réponse est oui.

Le BETT est une source d’inspiration, de curiosité, de partages d’expériences, un lieu de dynamisme qui nous fait penser que chez nous aussi ça devrait être possible. Nous sommes confrontés à un secteur en pleine mutation où les évolutions technologiques doivent nous amener à repenser l’éducation, où les ressources, les contenus doivent faire preuve d’innovation pour réinventer la transmission des connaissances dans un monde en mouvement et une révolution industrielle profonde. Les acteurs français de l’éducation doivent être dans ce mouvement et ont un rôle à jouer.

Depuis maintenant quatre ans, grâce au soutien de Cap Digital, du Ministère de l’Education Nationale, de la chambre de commerce et de l’industrie, des entreprises françaises du secteur, des enseignants, des cadres de l’Education Nationale sont présents au BETT pour comprendre, analyser mais aussi faire valoir les spécificités et les initiatives de l’industrie de l’éducation numérique.

Les enseignants, les éditeurs, les experts pédagogiques anglais au vue de la fréquentation de ce salon, sont des acteurs internationaux de premiers plans dans le paysage de l’éducation digitale. Gordon Brown a annoncé en ouverture du BETT la mobilisation de l’Etat Anglais pour que cette expertise, ce savoir faire, cette avance puisse être exporter, développer pour assurer un relais de croissance à l’économie anglaise. La volonté politique est décisive dans la création d’une dynamique et dans l’établissement de nouvelles règles pour permettre à un nouveau marché d’émerger.

En France, nous avons toujours des réticences avec la notion de marché quand nous parlons d’éducation. Nous sommes bien obligés de constater que ce marché peut moderniser la pratique pédagogique et nous offrir de nouvelles perspectives éducatives pour les enseignants et les élèves.

La venue d’Alain Juppé dans le cadre de sa mission sur le grand emprunt, la présence du Ministre de l’Education Nationale, Luc Chatel, pendant tout un après midi au BETT, pour comprendre, questionner, découvrir, sont des éléments qui permettent de croire que la prise de conscience politique est là pour construire les bases d’une stratégie ambitieuse dans le secteur de l’éducation numérique en France. Les déclarations du Ministre pour annoncer des décisions prochaines importantes qui émaneront de la mission confiée au député Jean-Michel Fourgous, peuvent nous laisser penser que nous allons mettre les chances de notre côté pour rattraper notre retard. Le Ministre, en soulignant l’importance à accorder aux développements des contenus, des ressources, des pratiques, ne souhaite pas limiter son action à la seule question des équipements et des technologies. C’est aussi sur ce volant des ressources que la France pourra jouer un rôle. Nous connaissons aujourd’hui la richesse, la qualité, la diversité de ces ressources. Adapter ce savoir faire à de nouveaux outils devrait nous permettre de pouvoir renforcer notre positionnement international dans ce secteur.

Cette prise de conscience collective sur l’importance de l’innovation éducative, parce qu’il s’agit avant tout d’innovation et de modernité doit être la base d’une nouvelle ère éducative. Nous savons tous que ces éléments nous permettront de continuer à garantir la qualité de nos enseignements, la pluralité des approches pédagogiques.

Nous connaissons la facilité des élèves à utiliser les nouveaux outils numériques, nous devons nous servir de cette appétence pour leur garantir l’accès à l’éducation, à la culture, aux connaissances. Tous ces éléments doivent permettre à nos enfants de pouvoir appréhender de manière plus équitable les mutations de notre société et leur donner les moyens de construire les fondations d’une civilisation numérique.

Par Jean Marc Merriaux | 10 janvier 2010

Marzi et cellulogramme

Un cours sur deux exemples de production audiovisuelle avec une forte dimension « éducation ».
La première production « Marzi » où comment trouver un angle original pour parler de la chute du mur de Berlin. C’est une production initiée par la société Mozaique films. Il s’agit de l’adaptation d’une bd qui retrace l’histoire de la Pologne et de Solidarnosc pour comprendre la chute du mur de Berlin.

Ensuite la présentation d’une expérience pédagogique, « cellulogramme », autour de l’utilisation du téléphone portable comme un outil de création, un projet initié auprès de 4 classes (primaire, collège, lycée) en Seine Saint Denis. C’est un projet, porté par le réalisateur, Philippe Troyon, et produit par la société Striana, qui permet de lier création et éducation à l’image.

Une présentation power point pour comprendre les différentes étapes liées à la production de ces programmes.

Par Jean Marc Merriaux | 2 janvier 2010

WISE

wise petit

WISE world innovation summit of education

La Qatar fondation a organisé pendant trois jours, du 16 au 18 novembre, le premier sommet mondial sur l’innovation et l’éducation, WISE.

1000 experts mondiaux se sont rencontrés pour échanger sur l’éducation et plus particulièrement sur la place de l’innovation dans l’éducation.

Cette conférence a débuté par le premier discours de la nouvelle Directrice Générale de l’UNESCO rappelant la nécessité de rendre accessible à tous ce bien fondamental. L’accessibilité des connaissances était au cœur des débats et conférences. Avec une question sous jacente : l’innovation est elle une solution possible pour garantir une plus grande accessibilité à l’éducation ? Et surtout, comment définir l’innovation dans un environnement éducatif ?

Toujours obligés de constater des tentations récurrentes, appréhender l’innovation par la seule question de la technologie. Mais assez vite ces tentations ont laissé la place à des initiatives tournées vers les contenus et les usages. Contenus et usages numériques doivent prendre une place grandissante dans l’innovation éducative. Lors d’une conférence,  il a été présenté des expérimentations sur le continent Africains avec des téléphones cellulaires utilisés comme outil pour favoriser la transmission des connaissances.  A travers ces exemples, la contrainte technologique a été dépassée pour limiter la fracture éducative en mettant les contenus et usages au cœur des pratiques pédagogiques innovantes.

Très vite,  d’autres interrogations nous ramènent à une autre réalité liées aux questions des moyens financiers, des capacités de recherche et développement, de formation des médiateurs (enseignants, éducateurs …).  La fracture éducative doit s’analyser en fonction de la disparité des dispositifs éducatifs mais pas seulement.

Au cours des différentes conférences, présentations, échanges informels à WISE, il m’est apparu évident de mettre en rapport fracture éducative,  sociale et numérique. Sur quoi agir pour permettre une meilleure accessibilité à l’éducation. Le numérique permettra-t-il d’accélérer la réduction de la fracture éducative et sociale ? La fracture numérique au service de la fracture éducative ! Il nous faut comprendre aujourd’hui l’interaction entre ces trois champs, éducation, sociale et innovation. Le numérique lié à des démarches pédagogiques et des usages innovants peut il réduire la fracture éducative ? Nous devons changer de posture éducative pour nous permettre d’intégrer l’innovation dans une pratique laissant la place à plus d’autonomie, d’échange, de partage d’expérience. C’est avant tout créer une démarche positiviste face à l’éducation. Le digital peut nous y aider.

A WISE, les universités étaient fortement représentées avec un vrai retour d’expériences dans l’utilisation du numérique pour la transmission du savoir. Les représentants du primaire ou du secondaire, étaient eux présents mais peu enclin à partager leur expérience éducative innovante.  Peu prolixe, où des actions plus difficiles à identifier, la question du partage d’expérience pour les enseignements primaires et secondaires doit être au cœur d’une démarche globale et internationale. Ces enseignements sont souvent liés à un fort encrage national. Les usages numériques doivent nous permettre de franchir les frontières liées aux spécificités nationales (linguistiques, formation, organisation des enseignements, contenus des enseignements…) pour accélérer l’avènement du numérique dans l’éducation.

Par Jean Marc Merriaux | 9 novembre 2009

La production d’un web documentaire

Pendant le cours du 2 novembre, j’ai présenté une production « singulière » (je l’ai déjà mentionné dans un billet précédent). A travers l’exemple du web documentaire « the big issue, l’obésité n’est pas une fatalité », je cherche à montrer comment un diffuseur web avait été amené à travailler autour de ce programme. Lors du Sunny Side 2008, le marché international du documentaire, j’ai rencontré un producteur en la personne d’Arnaud Dressen, jeune producteur de la société Honkytonk qui finalisait son premier web documentaire interactif « voyage au bout du charbon ». C’était un projet qui n’était pas encore terminé mais dont on pouvait déjà en comprendre l’intérêt pour une exploitation web. La démarche proposée reposait sur le travail d’auteurs de Samuel Bollendorff et Oliva Colo. J’ai ressenti tout de suite un point de vue d’auteur dans ce programme. Et il m’a semblé que c’était sur ce point que résidait la clef de voute de ce nouveau dispositif interactif. Pourquoi ? On nous proposait un programme non linéaire mais les choix proposés dans le cheminement du récit nous amenait vers une histoire dont seuls les auteurs étaient à même de nous accompagner avec leur propre subjectivité. C’est cette subjectivité affirmée qui donnait toute la puissance à ce nouvel opus. Même si nous étions amenés à se forger sa propre opinion sur le sujet en étant acteur, les grands principes sur l’identification qui peuvent exister entre un auteur et son récepteur étaient présents. J’ai bien conscience que cette analyse peut faire débat et être source de controverse. Mais il me semble que nous commençons seulement à travers ce type d’écriture (oui c’est une écriture, et ce n’est pas seulement un cd rom) à s’interroger sur les nouvelles formes du récit. Pour moi, il était important de développer ce projet sur une thématique qui pouvait s’intégrer pleinement dans la ligne éditoriale de curiosphere.tv. Un sujet d’enquête concernant et nous permettant d’ancrer ce programme interactif dans une réalité quotidienne. Nous devions axer cette approche dans un des objectifs originel du documentaire, refléter la représentation d’une réalité. Je souhaitais à travers ce travail documentaire montrer que l’éducation est une solution possible pour combattre l’obésité. L’autre raison de s’intéresser à la thématique de l’obésité réside dans son universalité. Une fois les grands principes établis, le producteur est revenu vers les auteurs. Ils ont effectué un premier repérage en France et aux USA. Ce premier travail effectué, ils ont écrit leur scénario et précisé les différents récits possibles. Le travail du diffuseur se complexifie puisqu’il doit analyser ces histoires possibles en y intégrant les éléments d’interactivité qui ne sont pas encore définis. Il faut avoir de solides connaissances sur les choix possibles et s’amuser à ce construire sa propre interactivité. C’est un nouveau rapport au récit et au travail des auteurs. Parallèlement, les auteurs et réalisateur doivent travailler étroitement avec des développeurs pour intégrer dès l’écriture les différentes fonctionnalités interactives. Ensuite, un second voyage, a permis de réaliser la totalité du travail documentaire et ramener l’ensemble du matériel nécessaire. Comme sur un documentaire diffusé sur une antenne de télévision, le travail du diffuseur s’est limité à suivre les différentes étapes sans s’immiscer dans le quotidien de la production pour garder un maximum de distance critique par rapport au sujet. Après plusieurs mois de montage et de développement informatique, le premier visionnage du diffuseur est un moment attendu mais aussi redouté. Lors du visionnage de ce premier jet, nous avons été amené à recentrer le programme sur l’objectif premier que nous nous étions fixé. Le programme débutait par des séquences au sein d’une école primaire, et il nous a semblé que nous devions aller vers une solution. Les séquences sur la place de l’éducation devaient se trouver à la fin des différentes histoires. Par ailleurs, une seule fin était envisagée, nous avons souhaité, après réflexions, démultiplier les fins possibles pour que l’internaute puisse reconstruire un autre récit. Ces remarques ont donc nécessité de nouveaux développements, et un nouveau travail d’arborescence autour des personnages et des histoires. Ensuite, je me suis posé la question sur l’opportunité une fois le visionnage terminé de proposer à l’internaute le programme dans la linéarité. C’était une fonction difficile à développer, à envisager pour une prochaine production.

Dans le power point suivant, sont présentés les grandes lignes de ce projet et son cheminement.

Par Jean Marc Merriaux | 27 octobre 2009

Pour une pédagogie européenne

logo edutubeLa semaine dernière, j’ai participé dans le cadre de mes responsabilités professionnelles, à une réunion d’un projet européens Edutube plus. C’est un projet financé par la commission européenne pour créer la plateforme de vidéos éducatives européennes. Ce projet dont le développement à commencer en septembre 2008, réunit 17 partenaires et 11 nationalités. Vous pouvez découvrir tous les éléments constitutifs de ce projet à l’adresse web suivante.

Sous un aspect très technique, à travers la création d’une plateforme de vidéos éducatives, nous abordons une question plus fondamentale liée à l’émergence d’une conscience européenne de l’éducation. Sommes nous en mesure aujourd’hui de pouvoir construire un socle commun éducatif ? Les environnements digitaux vont ils nous permettre de relever ce défi ? Derrière cette interrogation,  ne sommes nous pas amené à participer à l’émergence d’une civilisation européenne ? L’Europe s’est construite sur la réglementation économique, un moyen efficace pour avancer mais aujourd’hui qu’en est il des environnements culturels et éducatifs ? L’éducation c’est souvent forgée dans certaines disciplines que l’on pourrait qualifier de sensible (histoire, géographie …) dans une approche autocentrée même si les démocraties européennes ont cherché à mettre en place une impartialité dans le traitement. Nous ne serons pas en mesure d’expliquer ou de présenter à l’occasion de la chute du mur de Berlin, une vision éducative commune de cet événement dans nos différents pays. Mais est il nécessaire d’avoir une même approche, des mêmes contenus à étudier ? Sûrement pas. L’Europe ne doit pas être synonyme d’uniformité. Par ailleurs, l’histoire n’est pas la seule discipline enseignée, il est plus facile de créer un même corpus sur les mathématiques ou la physique. Sûrement ! Mais là encore, la question est ailleurs, elle réside dans ce que nous pourrions appeler la méthodologie éducative ou l’approche pédagogique.  Comment va-t-on sélectionner des contenus, comment va-t-on les enseigner, comment va-t-on les utiliser ? A quoi vont-ils servir? L’utilisation d’un support comme la vidéo dans une démarche éducative et plus précisément l’apport de l’interactivité peut nous amener à se reposer ces questions.  Le web documentaire interactif présenté dans mon billet précédant vient de recevoir le second prix Europa avec une mention spéciale du jury, une reconnaissance européenne sur la forme, le fond n’a rien d’Européen ! Sommes-nous en mesure de créer les bases communes d’une pédagogie numérique ?

Nous n’avons pas le temps de repenser les contenus éducatifs pour faire émerger une conscience européenne de l’éducation. Créer une ontologie commune à partir de nos programmes nationaux éducatifs, ne nous permettra pas d’établir rapidement les bases d’une civilisation européenne commune.  Pour agir vite, créons des méthodes pédagogiques communes adaptables à nos contenus nationaux spécifiques et donnons à ces outils une universalité dans leur utilisation.

Par Jean Marc Merriaux | 12 octobre 2009

Premier cours Master Didactique de l’image

Le premier cours du Master de la Sorbonne Nouvelle, didactique de l’image : production d’outils et transmission du savoir.

Un premier cours pour faire connaissance et pour donner les bases des interventions pendant un peu plus de 12 séances.

Une première approche sur concevoir, produire, programmer diffuser sur les nouveaux supports de diffusion, et surtout le power point !

Par Jean Marc Merriaux | 11 octobre 2009

The big issue, l’obésité est elle une fatalité

le web documentaire sur l'obésité
Vous pouvez découvrir dès aujourd’hui un web documentaire interactif – The big issue, l’obésité est elle une fatalité à l’adresse suivant  http://www.curiosphere.tv/ressource/22876-lobesite-est-elle-une-fatalite.

Par Jean Marc Merriaux | 9 octobre 2009

Introduction, cours Master de la Sorbonne Nouvelle

Ce premier billet pour introduire mon cours au sein du Master de professionnalisation de la Sorbonne Nouvelle, didactique de l’image, production de l’image, transmission du savoir.

Un cours axé sur la production de contenus audiovisuels et sur la didactique de l’image dans un univers numérique en mouvement.

Il sera axé sur des cas pratiques, sur une réflexion théorique autour des images et plus particulièrement des images éducatives dans un environnement digital.

Les questions de production, de diffusion des ressources numériques audiovisuelles seront étudiées pour en comprendre l’ensemble des contraintes et leurs impacts sur la réalisation de contenus audiovisuels.

Ces interventions seront aussi l’occasion d’aborder l’éducation aux images, ce que l’on appelle plus communément dans un contexte international, « Media Litteracy ». Le domaine « Media litteracy » doit permettre d’avoir une base commune pour analyser les sources, la construction, les règles de diffusion et d’indexation. L’image animée est au cœur de notre quotidien depuis plusieurs décennies, elle est la base et constituera dans les prochaines années, le vecteur premier d’information, de transmission de la connaissance, de partage d’expérience. La multiplicité des formes, des écritures, la non identification des sources, un rapport au temps modifié doit nous amener à renforcer notre analyse critique et notre capacité créative à intégrer ces nouvelles formes médiatiques dans la construction de notre citoyenneté. Le champs d’investigation que constitue la « media litteracy » s’est longtemps appuyé sur un corpus théorique basé sur le cinéma et plus récemment sur la télévision. Il est urgent de l’adapter pour comprendre l’impact du numérique sur la diffusion et la consommation des contenus audiovisuels. Pour le cinéma et la télévision, nous étions dans des modes de consommation bien définis, le récepteur final étant dans une situation d’offre linéaire de contenu. Deux modes de diffusion et surtout d’identification des contenus différents selon ces deux vecteurs (cinéma et télévision) mais qui s’appuie tout deux sur l’offre, une démarche pro active pour le cinéma, et une réceptivité passive pour la télévision. Nous allons au cinéma pour ces acteurs, pour ces scénaristes, pour ces réalisateurs, nous avons un rapport direct au prix et à l’achat d’un billet. Pour la télévision, la force des rendez vous, la multiplicité des formes (stocks, flux …), la linéarité de la diffusion, l’effet communautaire, la simultanéité de la diffusion, nous aimons pensé que nous sommes plusieurs à regarder à un instant t un même programme, la capacité de pouvoir en parler le lendemain à la récréation pour les plus jeunes ou devant la machine à café pour les autres, un rapport indirect au prix (redevance ou publicité) offre un approche descendante des contenus vers son usager final. La place du téléspectateur, de l’internaute, ça capacité à devenir acteur de ces contenus, nous amène à changer de paradigme. Nous passons d’un environnement à deux dimensions à un univers multidimensionnel. L’objectif de ce cours sera aussi à partir de cette analyse conceptuelle, d’étudier dans l’univers du web la force des « users generated contents » face à la diffusion de contenus que l’on pourrait qualifier d’officiel comme le propose aujourd’hui daylimotion, avec le label « official content ». Quel modèle pour demain ? un nouveau mélange des genres ? La presse traditionnelle se pose la question depuis plusieurs années, et les autres médias où en sont- ils ? télévision, radio mais aussi l’éducation, si nous positionnons l’éducation comme le premier outil de médiation…